Frankenstein ou le Prométhée moderne
Roman écrit par Mary W. Shelley
Quatrième de couverture :
Lorsqu'en 1817, en villégiature au bord du lac Léman avec son mari, le poète Shelley, et leur illustre ami Byron, une jeune femme de vongt ans entreprend d'écrire ce roman, ni elle ni ses proches ne peuvent imaginer qu'il deviendra un des plus grands mythes de la littérature mondiale, auquel, un siècle après, le géni de l'acteur Boris Kardoff devait donner un inoubliable visage.
Mais paradoxalement, le succès même de l'oeuvre a contribué à en masquer le souvenir derrière l'arsenal souvent factice du cinéma d'épouvante. C'est pourquoi il faut lire ou relire, sous sa forme originelle, la confession du docteur Frankenstein, et l'aventure tragique qui, commencée dans une paisible université suisse, le mènera dans les glaces de l'Arctique, où s'enfonce le monstre auquel il a donné la vie...
Renouant d'instinct avec des thèmes universels - le golem, l'apprenti sorcier, et, à bien des égards, l'histoire de Faust -, anticipant des questions encore très actuelles sur la "part maudite" de la science, ce roman est aussi le drame d'une créature consciente, qui se sait privé de l'humanité et de la grâce. La haine qu'elle vouera à son créateur ne fait que refléter un infini désespoir.
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Mon avis :
C’est le récit d'une tentative d'exploration polaire par Robert Walton qui trouve Victor Frankenstein, le scientifique, flottant sur un morceau d'iceberg et le prend à son bord. A partir de là, la narration passe tout naturellement au point de vue de Frankenstein. Il raconte l'histoire de sa jeunesse, de son éducation et la création du monstre.
Le roman gothique prend ici toute sa définition et ce sont les fondations de l'histoire d'horreur moderne qui sont posées ici. Mary Shelley est la femme du poète romantique Shelley, et ça se sent : le roman est bâti dans un style romantique du début du 19ème siècle. L'histoire est ainsi plus profonde que celle à laquelle on s'attendait : réflexion sur la condition humaine et la place de l’homme dans la société [par le biais du monstres], sur la création et ses responsabilités [Le Dr Frankenstein se laisse dépasser par son ambition scientifique et devient un Prométhée moderne (Prométhée a volé le feu aux dieux pour le donner aux hommes: une audace qui lui vaut le pire des châtiments)]. Le bonheur en fin de compte ne se trouve-t-il pas dans l'existence la plus simple? C'est ce que met en exergue l'auteur.
Lorsque l'on lit Frankenstein, on doit laisser de côté les stéréotypes et la vision fantaisiste de Frankenstein tel qu'il est décrit dans les films. En effet, Frankenstein n'est pas le nom du monstre, celui-ci n'a, en fait, pas de nom. L'autre différence majeure entre le roman et certaines versions cinématographiques réside dans le fait que le monstre ne souhaite pas agresser les gens en premier lieu, bien au contraire.
Ma note : 4,5/5